La première employée de maison que nous avons eue était une cuisinière hors pair. Tout ce qu'elle cuisinait était au naturel, varié et délicieux. Elle récupérait tout; pas de gaspillage. C'est grâce à elle que nous avons découvert la Ciudad de Dios, un marché public dans un des quartiers marginalisés à 15 minutes en autobus de chez nous. Là-bas, c'est le chaos, c'est désorganisé, mais on y retrouve de tout. TOUT ! C'est en s'y promenant qu'on se rend compte que ce n'est pas pour rien que le Pérou est reconnu pour sa gastronomie !
Au Pérou, on retrouve 2 800 espèces de patates (et oui, vous avez bien lu!), 35 écotypes de maïs, 150 variétés de patates douces, 15 espèces de tomates, plus 600 espèces de fruits et plus de 2000 espèces de poissons.
Pour moi, me promener dans ce marché, c'est un pur bonheur. J'y amène à l'occasion Adam et malgré son jeune âge, il s'émerveille devant les nombreuses poches de riz, les poules en cage, les tas de patates dans la rue, la grosseur des papayes, la rougeur des piments, les pieuvres et la foule ! C'est le seul endroit ou je sens sa petite main dans la mienne pendant une bonne heure et demie; il ne me lâche pas, concentré sur tous les stimulus qui l'entourent.
Je semble être la seule étrangère à le fréquenter. J'ai mes ''spots'' et on me connaît depuis plus d'une année. Lorsqu'on mentionne à certains amis et certaines connaissances qu'on fréquente cet endroit, la plupart ne le connaisse pas et les autres sont surpris de connaître des expatriés qui y font leurs courses. Ici, c'est bien vu de se payer des fruits et des légumes emballés dans le plastique et le styromousse. Ici, le Marché Jean-Talon, ce serait pour les pauvres (monde à l'envers). Pour les gens de classe moyenne et plus d'ici, le marché public (comme Ciudad de Dios) c'est sale, rien n'est frais, c'est dangereux. C'est certain que la prudence est de mise (comme partout à Lima d'ailleurs). Par contre, les copies de nos IGA et Métro, aseptisés et surtout très chers, n'offrent pas la variété et la fraîcheur. À "Ciudad", les poules sont tuées sur place, les poissons frais, pêchés au petit matin, arrivent le matin même au marché et sont découpés en filets devant nos yeux, les fruits et les légumes respirent la fraîcheur. À tout ça, on ajoute la dynamique d'un grand marché public, ou de vrais gens circulent, ou le peuple respire. Le détour en vaut la peine.
Afin que vous puissiez vous promener virtuellement dans ce marché et vous imprégner de son ambiance mouvementée et de sa diversité, voici quelques photos. On prend plaisir à y amener nos braves visiteurs canadiens. Notre ami Francis Novak a réussi à prendre les photos ci-dessous (avant de se faire avertir).
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Bienvenue à Ciudad de Dios ! |
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Ça bouge ! |
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Nos sacs ''Métro'' me sont bien utiles |
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On oublie la garderie,
on apprend le métier très jeune |
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Quelques variétés de pommes de terre |
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Belles grosses carottes : 1 pour 15 cents ou 2 pour 30 cents |
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Ici, pas de commis avec un ptit "net" dans les cheveux, tout est frais ! |