![]() |
Les bus se suivent et ne se ressemblent pas |
Malgré ce que nous disent les chauffeurs, il n’y a aucune indication pour les paraderos (arrêts de bus). Ceci engendre un certain chaos (ou chaos certain) puisque les nombreux bus font la course sur une même rue, pour les mêmes clients. Ils s’immobilisent n’importe où, ils zigzaguent pour dépasser, éviter les obstacles (les trous) et prendre les passagers. Aux intersections, les voitures et les bus se frayent un chemin, peu importe la destination. La voie de droite sert autant pour tourner à gauche que celle de gauche pour tourner à droite. On avertit avec le klaxon, la main ou le coin du pare-choc. Aux heures de pointe, les taxis circulent dans les petites rues (sens inverse, trottoirs, entrées de garage) pour arriver à leur destination rapidement.
![]() |
Montez montez montez ! |
Les formats de bus varient entre le « 36 places, deux toits ouvrants » du Québec, le vieux quinze passagers, l'autobus scolaire ou même un format « Volkswagen hippie » modifié pour loger vingt personnes. Le nombre de passagers est habituellement limité à la volonté d’entrer du prochain client. Si on veut, on peut entrer… Personnellement, je laisse passer les bus qui m’obligeraient à me plier en deux ou à me tenir mi-dedans, mi-dehors.
Tous ces bus viennent équipés d’un chauffeur et d’un(e) crieur-collecteur. Le deuxième personnage s’installe dans la porte coulissante et crie la destination à qui veut bien l’entendre. Il /elle sert aussi de barrière pour contenir les gens à l’intérieur. Son travail consiste à taper sur la carrosserie pour signaler un arrêt à venir ou un client potentiel. Il débarque à chaque fois avant même que le véhicule ne soit arrêté et se met à crier sube … à répétition (montez-montez-montez) pour hâter les clients. Le bus repart dès que le client a posé le pied à l’intérieur et le crieur-collecteur doit faire un petit jogging pour reprendre sa place. Le crieur-collecteur est aussi responsable de percevoir le maigre tarif et de négocier de la main les changements de voies.
![]() |
Tant que ça roule... |
Ici, les gens roulent plus lentement mais ne s’arrêtent pas. Ils se faufilent et s’inventent des chemins. Les presque-accrochages sont courants (agrémentés de klaxons), mais les accidents sont assez rares. En neuf mois, j’ai été témoin d’environ cinq accidents et impliqué dans un seul (en compagnie du beau-père). La vitesse réduite fait des merveilles et quand on n’évite pas le « bang » on évite les blessures.
Le constat le plus effrayant dans tout ça: pour une ville de 7,5 millions d’habitants, ça fonctionne bien.