mercredi 24 novembre 2010

Des femmes et des jeunes en quête de changements à San Juan de Lurigancho

Je suis une coopérante SBF, c'est-à-dire sans bureau fixe. Je travaille chez moi, dans les cafés quand les enfants ont trop d'énergie dans la maison, chez Oxfam America, chez les partenaires. Oxfam-Québec a son siège en Bolivie et 11 coopérants et coopérantes y travaillent et sont réparti(e)s dans différentes régions du pays. Nous sommes 2 coopérantes au Pérou, à Lima.

Je vous avoue que j'apprécie cette flexibilité. Je constate que je peux bien m'adapter à de nouvelles équipes de travail et aussi travailler dans des contextes différents. C'est une des nombreuses compétences que l'on peut acquérir dans ce genre d'expérience. Je me promène avec mon laptop, en bus, à pied, en taxi et en taxi-moto en espérant qu'il me suive jusqu'à la fin de mon mandat !  


Pour vous aider à comprendre ce que je fais ici, j'aimerais commencer par situer le quartier de Lima que je visite 2-3 fois par semaine et vous présenter les axes de travail de 2 organisations avec lesquelles Oxfam-Québec travaille. 

La première fois que je suis allée à San Juan de Lurigancho, j’ai eu l’impression d’entrer dans une autre ville. Et pourtant, j’entrais seulement dans le quartier le plus populeux de Lima, situé au nord-est de la capitale. Le plus populeux de tout le Pérou. 850 000 personnes y vivent en promiscuité ce qui devient un puissant facteur de stress. Mais on s'habitue.

Vue d'une petite partie de San Juan de Lurigancho

Seulement quatre ponts (2 pour y entrer et 2 pour en sortir) permettent à 400 000 personnes de se déplacer quotidiennement. Les trajets sont longs, le trafic est intense.
Dans ce quartier marginal, tout le monde est actif. Des enfants courent dans les rues, des femmes et des hommes vendent leurs fruits et légumes sur leurs étals fragiles; des cireurs de souliers, tous alignés sur le trottoir, attendent patiemment des clients; des mères et leurs jeunes enfants vendent des bonbons à l’unité. On a l’impression que tous les emplois sont permis pour vivre ou survivre.

Le secteur informel
La population est jeune : 68 % ont moins de 34 ans. Les micros et petites entreprises représentent 90 % du secteur et regroupent les vendeurs de rue jusqu’aux petites initiatives entrepreneuriales telles que : mécanique, boulangerie, cordonnerie, coiffure, couture, etc.  

Ces activités génératrices de revenus permettent aux familles de subvenir à leurs besoins, mais sans plus. Le statut non officiel des travailleurs jumelé à un faible niveau d’éducation fait en sorte que ceux-ci ont du mal à s’adapter à de nouveaux marchés et à acquérir de nouvelles compétences. Cette situation les marginalise et déclenche une multitude de problèmes qui influent sur de nombreux aspects de leur vie: aucune sécurité d’emplois et d’avoirs, séparation familiale, alcoolisme, abandon scolaire pour les enfants et les jeunes, sévices sexuels et violence liée au genre, délinquance. Et j'en passe.
  
Les victimes de violence familiale

6 femmes sur 10 y sont victimes de violence familiale ou sexuelle. Le machisme est très présent.Plusieurs femmes n’ont accès à aucune source de revenus. Isolées, elles demeurent à la maison et reproduisent la séquence de la violence auprès de leurs enfants. Une étude a démontré que la principale solution à la violence familiale et sexuelle était de travailler.


On se construit à flanc de colline ou sur les collines


Trouver un bon travail est complexe. Les emplois sont mal rémunérés et les conditions sont précaires.

 L’appui d’Oxfam-Québec
Oxfam-Québec concentre ses efforts dans ce quartier. Les deux organisations qu’il appuie offrent à des femmes et des jeunes des alternatives pour améliorer leurs conditions de vie et diminuer leur vulnérabilité. Le Centre Mujer Teresa de Jésus assure la promotion et la défense des droits des femmes et le Consejo de desarrollo del cooperativismo fait la promotion de l’entrepreneuriat solidaire auprès des jeunes de 18 à 35 ans.




1 commentaire:

  1. Bonjour Pérou
    Tout simplement passionnant ton texte.
    Intéressant à lire, mais surement troublant à vivre. Ouf!!!
    Bravo à la blogueuse et sa famille
    Jasmine

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